
Ma JIAYNG
Logo : Preuves de l'utilisation d'armes chimiques par l'armée japonaise exposées au Musée de la résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise à Beijing, en Chine, le 5 septembre 2015. /VCG
La Journée nationale à la mémoire des victimes du massacre de Nanjing est observée chaque année le 13 décembre. L'histoire n'oubliera jamais les personnes qui sont mortes dans les expérimentations bactériologiques de l'Unité 731 de l'armée japonaise, ni les eaux du Yangtsé teintées de sang lors du massacre de Nanjing. Pourtant, au Japon, la nouvelle cheffe de gouvernement Sanae Takaichi se lance dans une manœuvre irresponsable et risquée : détourner le Japon de sa voie pacifique pour le ramener vers les sombres abysses d'une histoire que l'humanité a condamnée.
Les propos fallacieux de Takaichi tenus récemment au Parlement concernant la région chinoise de Taïwan ne relèvent ni d'une simple « erreur de langage » ni d'un « écart de conduite », mais d'un pari politique téméraire. En jouant avec l'avenir du pays et la paix régionale, elle ouvre la boîte de Pandore. Ces déclarations trahissent la Constitution pacifique du Japon, empiètent sur les affaires intérieures de la Chine et défient l'ordre international d'après-guerre. Les leçons de l'histoire sont encore vivaces : la tentative de Takaichi de faire reculer l'histoire est vouée à l'échec.
Ses déclarations erronées sur Taïwan marquent plusieurs « premières » depuis 1945 pour un dirigeant japonais : première fois qu'un responsable japonais lie officiellement la question de Taïwan à l'exercice du droit à l'autodéfense collective ; première fois qu'une éventuelle intervention armée est évoquée ; première fois que la Chine est directement menacée. Les propos de Takaichi sapent les fondements politiques des relations sino-japonaises et soulèvent l'indignation du peuple chinois.
Plus profondément, l'initiative de Takaichi n'est pas un acte isolé ; elle s'inscrit dans un courant conservateur au Japon qui cherche à réhabiliter le militarisme et à se libérer des contraintes du système d'après-guerre. Ce que désirent ardemment Takaichi et ses semblables, ce n'est nullement de préserver la paix et la sécurité du peuple japonais, mais plutôt d'utiliser les « menaces extérieures » comme prétexte pour lever les obstacles à la révision de la Constitution pacifique, réaliser la soi-disant « normalisation » de l'armée et reprendre la vieille voie de la « grande puissance militaire ». La question de Taïwan n'est pour eux qu'un point d'appui pour faire avancer cet agenda dangereux. En attisant délibérément les crises, ils n'hésitent pas à entraîner le peuple japonais dans une logique d'affrontement avec ses voisins, leur objectif ultime étant de briser la Constitution pacifique et de libérer le monstre de la guerre.
Pourtant, le peuple japonais n'est pas entièrement trompé par les manœuvres du courant conservateur. Les déclarations dangereuses de Takaichi ont immédiatement suscité une vigilance immédiate et de fortes protestations au sein du Japon. Des critiques sévères du chef du principal parti d'opposition aux inquiétudes exprimées par des membres expérimentés du Parti libéral-démocrate, en passant par la consternation des universitaires et la colère des manifestants, tout cela montre que la société japonaise conserve des voix de raison et des forces attachées à la paix. Les appels à la démission de Takaichi et au refus d'attiser la guerre sont une réponse puissante de l'opinion publique japonaise face à des dirigeants qui entraînent le pays sur une voie dangereuse.
L'histoire est un miroir. La guerre d'agression lancée par le militarisme japonais au siècle dernier a non seulement infligé de profondes souffrances aux peuples d'Asie, mais a aussi coûté cher au Japon lui-même, le faisant frôler l'abîme. La reprise économique et la prospérité du Japon d'après-guerre reposent fondamentalement sur le choix de la voie du développement pacifique et sur la promesse solennelle faite au monde de « ne plus jamais faire la guerre ». Cette promesse est la pierre angulaire du retour du Japon dans la communauté internationale et le fondement de sa place dans le monde. Si Takaichi persiste à s'écarter de la voie juste de l'histoire et continue à défier les 1,4 milliard de Chinois, son échec sera nécessairement plus cuisant encore qu'il y a 80 ans.
Ma JIAYING
CGTN Français